L'int茅gration r茅gionale en Afrique ne pourra 锚tre obtenue par la simple suppression des barri猫res commerciales, mais n茅cessitera 茅galement des politiques favorables 脿 l'industrie et 脿 la cr茅ation d'emplois, estime M. Hassan Sunmonu, Secr茅taire g茅n茅ral de l'Organisation de l'unit茅 syndicale africaine (OUSA). Fond茅e en 1973, l'OUSA repr茅sente les principales f茅d茅rations syndicales du continent, et M. Sunmonu est un d茅fenseur bien connu des droits des travailleurs africains, du progr猫s social et de la d茅mocratie. Dans cet entretien, il analyse l'int茅gration r茅gionale en se pla莽ant du point de vue des travailleurs.

A propos de la lib茅ralisation et de l'int茅gration :

Par int茅gration, nous n'entendons pas seulement l'int茅gration 茅conomique, mais aussi l'int茅gration 茅conomique et politique, l'infrastructure, le raccord des r茅seaux 茅lectriques, des routes, les transports, etc. En tout cas, nous ne voulons pas de la lib茅ralisation au sens n茅o-lib茅ral du terme. En tant qu'organisation syndicale africaine, nous savons que la lib茅ralisation a diff茅rentes connotations pour diff茅rentes personnes. La lib茅ralisation qui favorise le commerce intra-africain, et encourage l'Afrique 脿 profiter de sa juste part du commerce mondial, dans ce sens, oui. Mais la lib茅ralisation qui d茅truit les industries africaines naissantes, qui ne favorise m锚me pas le commerce intra-africain et qui r茅duit la part des 茅changes de l'Afrique avec le reste du monde, ce n'est pas ce que nous imaginons.

Les Europ茅ens eux-m锚mes disent vouloir une Europe sociale, et non une Europe n茅o-lib茅rale qui marginalise la majorit茅 des gens et ne b茅n茅ficie qu'脿 quelques multinationales. Ils veulent une Europe sociale, dans laquelle les Europ茅ens b茅n茅ficieront de l'int茅gration. C'est la m锚me chose en Afrique. Nous ne faisons que dire la m锚me chose. Nous voulons une union du peuple africain compl猫tement int茅gr茅e, une union sociale, 茅conomique et politique de l'Afrique, dans laquelle les citoyens ont un r么le 脿 jouer.

A propos de la libre circulation de la main-d'uvre :

A l'茅chelon international, on exige la libre circulation des capitaux, mais sans la libre circulation des individus. C'est ind茅fendable et inacceptable. Si les capitaux peuvent se d茅placer librement, il doit en 锚tre de m锚me pour les individus. Au sein m锚me du continent africain, nous faisons partie de ce processus d'union africaine. Nous tenons 脿 ce que l'union soit une union des peuples africains. Le droit d'茅tablissement, le droit 脿 la libre circulation des personnes, des biens et des services seront donc garantis. Cela n'arrivera pas du jour au lendemain. C'est un processus. Mais c'est cette direction que nous voulons suivre.

A propos des organisations sous-r茅gionales :

Notre r么le, en tant qu'organisation syndicale africaine, est de faire en sorte que la soci茅t茅 civile participe 脿 la formation de communaut茅s 茅conomiques r茅gionales. Cela incitera les communaut茅s 脿 coop茅rer [les unes avec les autres] au sein de l'Union africaine. Nous devons exiger la participation de la soci茅t茅 civile africaine dans chacune des cinq sous-r茅gions, afin d'acc茅l茅rer le processus. Sinon, cela prendra tr猫s, tr猫s longtemps. Nous ne voulons pas que les communaut茅s 茅conomiques r茅gionales soient des bureaucraties.