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2023-UNAT-1400, Lanla Kamara-Joyner

Décisions du TANU ou du TCNU

L'UNAT a estimé que le Tribunal n'avait pas commis d'erreur en concluant que les faits à l'origine de la réprimande écrite étaient établis. L’UNAT a reconnu que le plaidoyer de Mme Kamara-Joyner en faveur d’un membre individuel du personnel ne relevait pas de ses rôles et fonctions, tant en sa qualité de chargée de résolution des conflits pour l’UNOMS que de présidente de l’UNPAD. L'UNAT a constaté que Mme Kamara-Joyner n'avait pas expressément demandé l'approbation du conflit d'intérêts entre ses deux fonctions et avait refusé de suivre les instructions visant à éliminer le conflit d'intérêts. En conséquence, elle a fait l'objet d'une mesure disciplinaire ou administrative. L'UNAT a estimé qu'elle avait eu la possibilité de commenter avant l'émission de la réprimande et que celle-ci était proportionnée à la faute. Le TANU a également convenu avec le TDNU qu'il était raisonnable que le Médiateur ne confie pas de travail à Mme Kamara-Joyner étant donné son engagement continu auprès de l'UNPAD.

L'UNAT a également estimé que le Tribunal n'avait pas commis d'erreur en déterminant que sa requête contestant le non-renouvellement de son contrat n'était pas recevable pour défaut de dépôt en temps voulu d'un contrôle hiérarchique. Mme Kamara-Joyner était tenue de présenter sa demande de contrôle hiérarchique avant un certain dimanche, mais elle l'a soumise le lundi suivant. L'UNAT a rejeté le recours à la pratique de l'UNAT selon laquelle les délais sont prolongés jusqu'au jour ouvrable suivant lorsque le dernier jour du délai n'est pas un jour ouvrable. L’UNAT a estimé que le libellé de l’article 8(3) du Statut du Tribunal et de l’article 11.2(c) du Règlement du personnel empêchait une telle issue. Le TANU a également rejeté l'argument selon lequel l'autorité de la chose jugée empêchait le Tribunal du contentieux de revenir sur sa décision relative à la recevabilité de sa requête dans une ordonnance antérieure du Tribunal. Puisqu’il s’agit d’une question préliminaire de compétence, le principe de la chose jugée ne peut pas s’appliquer.

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Décision Contestée ou Jugement Attaqué

Dans le jugement n° UNDT/2022/089, le Tribunal du contentieux administratif des Nations Unies a rejeté la requête de Mme Kamara-Joyner contestant trois décisions de l’Administration. Elle a contesté l'émission d'une réprimande écrite pour un prétendu conflit d'intérêts entre son rôle de chargée de résolution des conflits au Bureau du Médiateur et son poste de présidente de l'organisation des Nations Unies pour les personnes d'ascendance africaine. Elle a également contesté la suppression des responsabilités professionnelles en raison de ce conflit d'intérêts. Elle contestait enfin le non-renouvellement de son engagement à durée déterminée. Le Tribunal a estimé que la réprimande et la suppression des fonctions étaient respectivement légales et raisonnables, et que la contestation du non-renouvellement n'était pas recevable.

Mme Kamara-Joyner a fait appel.

Principe(s) Juridique(s)

Le Secrétaire général a le pouvoir discrétionnaire d'imposer une mesure disciplinaire ou administrative à un membre du personnel qui n'a pas respecté ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies, du Statut et du Règlement du personnel, ou des textes administratifs pertinents, ou qui n'a pas observé les normes de conduite attendue d’un fonctionnaire international.

Il appartiendra au Secrétaire général et aux chefs de département d’évaluer si un acte ou une omission particulière soulève une situation potentielle de conflit d’intérêts.

L’article 1.2(m) du Statut du personnel exige que le membre du personnel ait l’obligation de divulguer les conflits d’intérêts réels ou perçus liés à des activités extérieures au Secrétaire général qui peut alors autoriser et approuver ces activités extérieures. Cela ne peut pas se produire par une approbation tacite ou implicite.

Aux termes du mandat du bureau du Médiateur, le personnel du bureau du Médiateur ne peut pas défendre les intérêts d’un parti individuel.

L’article 1.2(c) du Statut du personnel confère au Secrétaire général de larges pouvoirs discrétionnaires en matière d’organisation du travail. Il est bien établi que, malgré l’étendue du pouvoir discrétionnaire conféré par cette disposition, celui-ci n’est pas absolu et peut être contesté au motif que la décision est arbitraire ou prise en violation des procédures obligatoires ou fondée sur des motifs inappropriés ou de mauvaise foi.

Une interprétation simple et ordinaire du libellé de l’article 8(3) du Statut du Tribunal est que l’interdiction de suspendre ou de supprimer les délais de contrôle hiérarchique exclut la prolongation d’un délai qui tombe un jour férié ou un week-end.

Une interprétation simple et ordinaire du libellé de l'article 11.2(c) du Règlement du personnel est que l'article fait référence à « l'envoi » de la demande et non à l'Administration « qui reçoit » la demande.

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Appel rejeté sur le fond

Le Bureau de l'Administration de la Justice (BAJ) a préparé ce résumé de la jurisprudence a titre informatif seulement. Il ne s'agit pas d'un document officiel et il ne faut pas s'y fier comme une interprétation faisant autorité des décisions des Tribunaux. Pour les textes faisant autorité des décisions, veuillez-vous référer au jugement ou à l'ordonnance rendue par le Tribunal respectif. Les Tribunaux sont les seuls organes compétents pour interpréter leurs jugements respectifs, conformément à l'article 12(3) du Statut du Tribunal du Contentieux Administratif des Nations Unies (TCANU) et à l'article 11(3) du Statut du Tribunal d'Appel des Nations Unies (TANU). Toute inexactitude dans cette publication relève seulement la responsabilité du BAJ, qui doit être contacté directement pour toute demande de correction. Pour faire part de vos commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec BAJ à oaj@un.org

Les résumés des jugements étaient généralement préparés en anglais. Ils ont été traduits en ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ et sont en cours d'examen pour en vérifier l'exactitude.