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Programme des comm¨¦morations 2008

? Rompre le silence : Souvenons-nous ?

 

La traite transatlantique des esclaves a perdur¨¦ pendant quatre si¨¨cles.

Imaginez ¨ºtre arrach¨¦(e) ¨¤ votre famille en pleurs ¨¤ la suite d¡¯une guerre ethnique¡­ oblig¨¦(e) de marcher des centaines de kilom¨¨tres jusqu¡¯¨¤ la rive ouest-africaine de l¡¯oc¨¦an Atlantique. Vous ¨ºtes d¨¦pouill¨¦(e) de votre nom, de votre identit¨¦, de tous les droits que m¨¦rite un ¨ºtre humain. Le navire europ¨¦en ¨¤ bord duquel vous ¨ºtes contraint(e) d¡¯embarquer se dirige vers les plantations des Cara?bes et de l¡¯Am¨¦rique du Sud en traversant l¡¯Atlantique, un voyage ¨¤ travers le funeste ? Passage du milieu ?. Une multitude de Noirs de toutes sortes, encha?n¨¦s les uns aux autres, ayant ¨¤ peine la place de se retourner, voyageant pendant des mois, ayant le mal de mer, entour¨¦s par des baignoires crasseuses remplies de vomi dans lesquelles les enfants tombaient souvent, certains allant jusqu¡¯¨¤ s¡¯¨¦touffer. Les cris des femmes et les g¨¦missements des mourants rendent toute cette sc¨¨ne d¡¯horreur presque inconcevable. La mort et la maladie sont omnipr¨¦sentes et seule une personne sur six survivra ¨¤ ce voyage et au travail brutal et ¨¦puisant qui lui succ¨¨de.

 

Message du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral | Message du Pr¨¦sident de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies | Calendrier des ¨¦v¨¨nements | Fiche d¡¯information 

 

Contexte

 

Imaginez ¨ºtre arrach¨¦(e) ¨¤ votre famille en pleurs ¨¤ la suite d¡¯une guerre ethnique¡­ oblig¨¦(e) de marcher des centaines de kilom¨¨tres jusqu¡¯¨¤ la rive ouest-africaine de l¡¯oc¨¦an Atlantique. Vous ¨ºtes d¨¦pouill¨¦(e) de votre nom, de votre identit¨¦, de tous les droits que m¨¦rite un ¨ºtre humain. Le navire europ¨¦en ¨¤ bord duquel vous ¨ºtes contraint(e) d¡¯embarquer se dirige vers les plantations des Cara?bes et de l¡¯Am¨¦rique du Sud en traversant l¡¯Atlantique, un voyage ¨¤ travers le funeste ? Passage du milieu ?. Une multitude de Noirs de toutes sortes, encha?n¨¦s les uns aux autres, ayant ¨¤ peine la place de se retourner, voyageant pendant des mois, ayant le mal de mer, entour¨¦s par des baignoires crasseuses remplies de vomi dans lesquelles les enfants tombaient souvent, certains allant jusqu¡¯¨¤ s¡¯¨¦touffer. Les cris des femmes et les g¨¦missements des mourants rendent toute cette sc¨¨ne d¡¯horreur presque inconcevable. La mort et la maladie sont omnipr¨¦sentes et seule une personne sur six survivra ¨¤ ce voyage et au travail brutal et ¨¦puisant qui lui succ¨¨de... La traite transatlantique des esclaves a perdur¨¦ pendant quatre si¨¨cles.

L¡¯esclavage et la traite des esclaves font partie des pires violations des droits humains jamais commises dans l¡¯histoire de l¡¯humanit¨¦. La traite transatlantique des esclaves est unique dans l¡¯histoire de l¡¯esclavage ¨¤ plusieurs ¨¦gards : sa dur¨¦e (quatre-cents ans), son envergure (environ 17 millions de personnes en ont ¨¦t¨¦ victimes, sans compter celles qui sont mortes durant la travers¨¦e), et la l¨¦gitimit¨¦ dont elle jouissait, conf¨¦r¨¦e notamment par les textes de loi adopt¨¦s ¨¤ cette ¨¦poque.

La traite transatlantique des esclaves a repr¨¦sent¨¦ la plus importante op¨¦ration de d¨¦portation de l¡¯histoire humaine, et est souvent qualifi¨¦e de premier ph¨¦nom¨¨ne de mondialisation. De ses d¨¦buts, au XVIe si¨¨cle, ¨¤ ses derniers soubresauts, ¨¤ la fin du XIXe si¨¨cle, elle couvrait plusieurs r¨¦gions du monde et continents ¨C l¡¯Afrique, les Am¨¦riques, l¡¯Europe et les Cara?bes ¨C, et se traduisit par la vente et l¡¯exploitation de millions d¡¯Africains par des Europ¨¦ens.

 

Le ? commerce triangulaire ?

Des navires quittaient les ports d¡¯Europe et faisaient voile vers l¡¯Afrique de l¡¯Ouest, avec ¨¤ leur bord des armes, de l¡¯alcool et des chevaux notamment. Arriv¨¦s ¨¤ destination, les ¨¦quipages ¨¦changeaient ces marchandises contre des Africains destin¨¦s ¨¤ ¨ºtre r¨¦duits en esclavage. Ces personnes soit avaient ¨¦t¨¦ captur¨¦es au cours de guerres, soit ¨¦taient tomb¨¦es aux mains de trafiquants, dont le commerce de capture et de vente d¡¯esclaves ¨¦tait florissant.

Une fois leurs cales pleines d¡¯esclaves africains, les navires reprenaient la mer, en direction de ce l¡¯on appelait ? le Passage du Milieu ?, ¨¤ destination des colonies am¨¦ricaines et europ¨¦ennes situ¨¦es dans les Cara?bes et en Am¨¦rique du Sud. Pour pouvoir embarquer le maximum d¡¯esclaves, l¡¯entrepont du navire ¨¦tait souvent enlev¨¦. Selon les estimations, un esclave sur six aurait p¨¦ri au cours de cette travers¨¦e en raison de l¡¯exigu?t¨¦ et de l¡¯insalubrit¨¦. ? bord des navires o¨´ ¨¦clataient des mutineries ou se propageaient des maladies, ce taux aurait ¨¦t¨¦ plus proche de plus d¡¯un sur deux.

Une fois les esclaves survivants vendus, les navires reprenaient la route de l¡¯Europe, charg¨¦s de marchandises produites gr?ce au travail des esclaves, telles que le sucre, le tabac, le coton, le rhum et le caf¨¦.  

 

Justification de l¡¯esclavage en tant que syst¨¨me

La traite transatlantique des esclaves constituait un syst¨¨me ¨¦conomique complet ¨¤ tr¨¨s grande ¨¦chelle. Les principaux pays ¨¤ l¡¯avoir pratiqu¨¦e ¨C l¡¯Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, l¡¯Angleterre et la France ¨C enregistraient des b¨¦n¨¦fices consid¨¦rables sur chaque tron?on du trajet triangulaire, et nombre de villes europ¨¦ennes se sont enrichies et ¨¦panouies sur le dos ¨C litt¨¦ralement ¨C des esclaves africains qui composaient la grande majorit¨¦ de la main d¡¯?uvre des fili¨¨res agricoles concern¨¦es. 

Des raisons philanthropiques ou religieuses ¨¦taient souvent avanc¨¦es pour justifier la pratique de l¡¯esclavage. Cette pratique avait m¨ºme ¨¦t¨¦ codifi¨¦e par le l¨¦gislateur fran?ais, dans le tristement c¨¦l¨¨bre ? Code Noir ? de 1685, qui ¨¦non?ait les droits et les devoirs des ma?tres et des esclaves des colonies des Am¨¦riques et, en son article 44, ? D¨¦clar[ait] les esclaves ¨ºtre meubles ?. Il ¨¦tablissait un syst¨¨me de discipline f¨¦roce, qui pr¨¦voyait le recours au fouet et au marquage au fer rouge pour des d¨¦lits mineurs ; toutefois, il ¨¦tait jug¨¦ ¨ºtre ? un avantage ? pour les esclaves, dans la mesure o¨´ il les prot¨¦geait des pratiques abusives de leurs ma?tres, pr¨¦voyait des f¨ºtes religieuses ch?m¨¦es, la pratique forc¨¦e du catholicisme, tol¨¦rait les mariages consanguins et promouvait la pr¨¦servation des familles.

 

Abolition de la traite transatlantique des esclaves

? la fin du XVIIIe si¨¨cle, le nombre des opposants ¨¤ la traite des esclaves, pour des raisons morales et politiques, ne cessait d¡¯augmenter en Grande-Bretagne et aux ?tats-Unis, ainsi que dans d¡¯autres r¨¦gions d¡¯Europe. Des soci¨¦t¨¦s telles que la Soci¨¦t¨¦ religieuse des Amis ¨C les Quakers ¨C en Am¨¦rique du Nord, et la Society for the Extinction of the Slave Trade (la Soci¨¦t¨¦ pour l¡¯extinction de la traite des esclaves), en Grande-Bretagne, ont jou¨¦ un r?le d¨¦terminant dans la sensibilisation du public ¨¤ la question de la traite des esclaves, au moyen de p¨¦titions, de campagnes de boycott, de distribution de pamphlets et d¡¯illustrations d¨¦crivant, par les mots et l¡¯image, les conditions de vie des esclaves ¨¤ bord des navires n¨¦griers ou leurs conditions de travail dans les plantations.

Les esclaves eux-m¨ºmes se sont r¨¦volt¨¦s contre leur asservissement, l¡¯exemple de soul¨¨vement le plus marquant ¨¦tant la R¨¦volte de Ha?ti, qui a dur¨¦ de 1791 ¨¤ 1804. Ce soul¨¨vement a marqu¨¦ un tournant d¨¦cisif dans la traite des esclaves, les pouvoirs coloniaux commen?ant ¨¤ prendre toute la mesure des risques politiques et militaires de ce type de r¨¦bellions. Cette prise de conscience, alli¨¦e ¨¤ l¡¯ampleur grandissante du mouvement abolitionniste et ¨¤ l¡¯¨¦volution de la donne ¨¦conomique, qui voyait certaines colonies europ¨¦ennes perdre peu ¨¤ peu en importance, allait annoncer le d¨¦but de la fin du commerce transatlantique. 

Il y a deux-cents ans, d¨¦but mars 1807, le Pr¨¦sident des ?tats-Unis, Thomas Jefferson, signait la loi abolissant la traite des esclaves. Un peu plus tard au cours de ce m¨ºme mois, le parlement britannique, sous l¡¯impulsion des abolitionnistes William Wilberforce, le R¨¦v¨¦rend James Ramsay et John Wesley, interdisait la traite des esclaves dans l¡¯ensemble de l¡¯Empire britannique. Le vent avait tourn¨¦. 

Au cours des ann¨¦es qui ont suivi, d¡¯autres pays europ¨¦ens ont eux aussi adopt¨¦ des textes de loi visant ¨¤ abolir et ¨¤ interdire l¡¯esclavage ; toutefois, ce n¡¯est que 80 ans plus tard que la traite transatlantique des esclaves s¡¯¨¦teignait pour de bon, Cuba et le Br¨¦sil l¡¯abolissant en 1886 et en 1888 respectivement.

 

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L¡¯h¨¦ritage de la traite transatlantique des esclaves fait l¡¯objet de moult d¨¦bats. Il ne fait aucun doute que la traite des esclaves a eu pour effet de d¨¦truire des pans consid¨¦rables de la langue, de la culture et de la religion de millions d¡¯Africains r¨¦duits en esclavage. L¡¯enl¨¨vement d¡¯Africaines et d¡¯Africains en si grand nombre a perturb¨¦ l¡¯¨¦conomie africaines, et certains sp¨¦cialistes de ces questions sont persuad¨¦s qu¡¯il a ¨¤ jamais d¨¦savantag¨¦ l¡¯Afrique par rapport ¨¤ d¡¯autres parties du monde. En outre, l¡¯esclavage a red¨¦fini les Africains aux yeux du monde, laissant derri¨¨re lui un h¨¦ritage fait de racisme et de st¨¦r¨¦otypes, selon lesquels les Africains constitueraient une race inf¨¦rieure.

 

Rompre le silence : souvenons-nous

Le 17 d¨¦cembre 2007, l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a d¨¦clar¨¦ le 25 mars Journ¨¦e internationale annuelle de comm¨¦moration du bicentenaire de l¡¯abolition de la traite transatlantique des esclaves, et ce ¨¤ compter de 2008. On sait peu de choses sur la traite transatlantique des esclaves, malgr¨¦ les quatre-cents ans durant lesquels elle a ¨¦t¨¦ pratiqu¨¦e, et sur ses cons¨¦quences, qui se font toujours sentir dans le monde, ou encore sur la contribution des esclaves au d¨¦veloppement des soci¨¦t¨¦s qui les avaient asservis.  Ces connaissances lacunaires ont eu pour effet de marginaliser les personnes d¡¯ascendance africaine en Europe, en Am¨¦rique du Nord et en Am¨¦rique du Sud.

Cette Journ¨¦e de comm¨¦moration a pour objet de rendre hommage ¨¤ la m¨¦moire de celles et ceux qui sont morts de l¡¯esclavage, ainsi que de celles et de ceux qui ont ¨¦t¨¦ expos¨¦s ¨¤ l¡¯horreur du Passage du Milieu, et qui se sont battus pour se lib¨¦rer de leurs cha?nes. Elle a ¨¦galement pour objet d¡¯encourager les ¨¦changes sur les causes et les cons¨¦quences de la traite transatlantique des esclaves, et les le?ons qu¡¯il y a lieu d¡¯en retirer, afin de sensibiliser les g¨¦n¨¦rations actuelles et futures aux dangers du racisme et des pr¨¦judices.

Sources:

 


Message du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral

 

Je vous remercie, Monsieur le Pr¨¦sident.
Ambassadeur Mahiga, Pr¨¦sident de l¡¯Union africaine,
Ambassadeur Hackett, Pr¨¦sident du Groupe des ambassadeurs de la CARICOM,
Monsieur le D¨¦put¨¦ Payne,
M. Belafonte,
Excellences, coll¨¨gues et amis,

Je suis profond¨¦ment ¨¦mu d¡¯¨ºtre avec vous pour cette comm¨¦moration solennelle des victimes de la traite transatlantique des esclaves, l¡¯une des plus grandes atrocit¨¦s de l¡¯histoire. Cette trag¨¦die mondiale sans pr¨¦c¨¦dent a co?t¨¦ la vie ¨¤ des millions de personnes pendant quatre si¨¨cles et a laiss¨¦ un terrible h¨¦ritage qui continue de d¨¦shumaniser et d¡¯opprimer des personnes dans le monde entier jusqu¡¯¨¤ aujourd¡¯hui.

 Le d¨¦placement forc¨¦ des Africains de l¡¯Ouest ¨¤ travers l¡¯Atlantique s¡¯est produit ¨¤ un niveau sans pr¨¦c¨¦dent de brutalit¨¦ et d¡¯inhumanit¨¦, de meurtres et de violence. Des millions de personnes sont mortes sans pouvoir ¨ºtre enterr¨¦es, sans laisser de traces.

Ce chapitre de l¡¯histoire de l¡¯humanit¨¦ est d¡¯autant plus r¨¦pr¨¦hensible que ce commerce a apport¨¦ une prosp¨¦rit¨¦ importante dans les pays o¨´ l¡¯esclavage ¨¦tait perp¨¦tr¨¦ sous couvert de la loi. Ces ?tats n¡¯ont pay¨¦ aucun prix mon¨¦taire pour leurs progr¨¨s, mais ils ont subi un co?t terrible sous la forme d¡¯un racisme bien ancr¨¦ que nous combattons encore aujourd¡¯hui. La traite des esclaves a laiss¨¦ une marque ind¨¦l¨¦bile, non seulement parce qu¡¯elle offensait la conscience humaine, mais aussi parce qu¡¯elle ¨¦tait le r¨¦sultat d¡¯une complicit¨¦ choquante de nations qui y ont particip¨¦ au nom du ? commerce ? pendant 400 ans.

Compte tenu de ses proportions et de ses effets historiques ¨¦normes, c¡¯est une ironie cruelle que l¡¯on sache peu de choses sur la traite des esclaves. C¡¯est pourquoi cette journ¨¦e est si importante. Nous devons nous souvenir de ceux qui ont pass¨¦ leur vie en tant qu¡¯esclaves, qui n¡¯¨¦taient d¨¦finis par les lois que comme des biens meubles et des propri¨¦t¨¦s, qui ¨¦taient essentiellement trait¨¦s non pas comme des humains mais comme des ? choses ?, et les honorer.

Il est difficile de savoir comment expier ce crime. Nous devons reconna?tre la grande erreur de jugement moral qui a permis que cela se produise. Nous devons exhorter les g¨¦n¨¦rations actuelles et futures ¨¤ ¨¦viter de r¨¦p¨¦ter l¡¯histoire. Nous devons reconna?tre les contributions que les Africains asservis ont apport¨¦es ¨¤ la civilisation. Et les pays qui ont prosp¨¦r¨¦ gr?ce ¨¤ la traite des esclaves doivent examiner les origines des in¨¦galit¨¦s sociales actuelles et s¡¯efforcer de d¨¦m¨ºler les causes de la m¨¦fiance entre les communaut¨¦s.

Surtout, alors que nous pleurons les atrocit¨¦s commises contre les innombrables victimes, nous nous r¨¦jouissons du courage dont ont fait preuve les esclaves qui se sont lev¨¦s pour d¨¦faire le syst¨¨me qui les opprimait. Ces courageux individus, et les mouvements abolitionnistes qu¡¯ils ont inspir¨¦s, devraient nous servir d¡¯exemple ¨¤ tous alors que nous continuons ¨¤ lutter contre les formes contemporaines d¡¯esclavage qui souillent notre monde aujourd¡¯hui.

? notre ¨¦poque, le travail forc¨¦, l¡¯exploitation sexuelle et la traite des ¨ºtres humains touchent des millions de personnes dans le monde entier, y compris des enfants qui travaillent dans des conditions indignes. Le racisme et la discrimination raciale font encore des ravages graves et parfois mortels. Nous sommes tous entach¨¦s par ces crimes r¨¦pugnants. Et nous sommes tous mis au d¨¦fi de r¨¦agir.

Il est donc tout ¨¤ fait appropri¨¦ que cette premi¨¨re Journ¨¦e internationale de comm¨¦moration des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, historique, tombe l¡¯ann¨¦e du 60{s+}e{e+} anniversaire de la D¨¦claration universelle des droits de l¡¯homme. L¡¯article 4 de la D¨¦claration nous dit, je cite : ? Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l¡¯esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. ? Fin de la citation.

Donnons vie ¨¤ ces mots. Honorons les victimes de la traite des esclaves en nous souvenant de leur combat. Faisons en sorte que personne ne soit priv¨¦ ni de sa libert¨¦, ni de sa dignit¨¦, ni de ses droits fondamentaux.

 Merci beaucoup.

 


Message du Pr¨¦sident de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale

D¨¦claration faite au nom du Pr¨¦sident de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale ¨¤ l¡¯occasion de la Journ¨¦e internationale de comm¨¦moration des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves

New York, le 25 mars 2008

 

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, Ban Ki-moon

Excellences,

D¨¦l¨¦gu¨¦s distingu¨¦s,

Mesdames et Messieurs,

J¡¯ai l¡¯honneur de faire la d¨¦claration suivante au nom du Pr¨¦sident de la soixante-deuxi¨¨me session de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale.

Le Pr¨¦sident regrette profond¨¦ment ne pouvoir ¨ºtre avec nous aujourd¡¯hui pour c¨¦l¨¦brer un ¨¦v¨¨nement aussi important. Il est actuellement en visite officielle en Europe.

J¡¯aimerais pour commencer remercier les organisateurs du programme de cette journ¨¦e, ¨¤ savoir la Communaut¨¦ des Cara?bes, l¡¯Union africaine, l¡¯Union europ¨¦enne, la Mission des ?tats-Unis d¡¯Am¨¦rique aupr¨¨s de l¡¯Organisation des Nations Unies et le D¨¦partement de la communication globale.

Nous sommes rassembl¨¦s aujourd¡¯hui car, l¡¯ann¨¦e derni¨¨re, les ?tats Membres de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale ont adopt¨¦ une r¨¦solution d¨¦clarant le 25 mars Journ¨¦e internationale de comm¨¦moration des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.

L¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a en outre d¨¦cid¨¦ d¡¯¨¦riger un m¨¦morial permanent au Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies, destin¨¦ ¨¤ t¨¦moigner de la trag¨¦die et ¨¤ faire prendre conscience des s¨¦quelles de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. J¡¯aimerais remercier celles et ceux qui ont fait une contribution au fonds cr¨¦¨¦ ¨¤ cette intention, et invite toute autre partie int¨¦ress¨¦e ¨¤ en faire autant.

Mesdames et Messieurs,

L¡¯esclavage est un fait, d¨¦plorable, de l¡¯histoire humaine. L¡¯esclavage remonte ¨¤ la nuit des temps, bien avant la tenue de registres ¨¦crits. Il a exist¨¦, et existe encore, dans presque toutes les cultures, sur presque tous les continents.

Il a ¨¦t¨¦ l¨¦gitim¨¦ par le racisme et les discriminations extr¨ºmes, ou simplement par les conventions sociales et l¡¯opportunisme ¨¦conomique.

L¡¯ann¨¦e derni¨¨re, nous nous sommes rassembl¨¦s pour comm¨¦morer le bicentenaire de l¡¯abolition de la traite transatlantique des esclaves, ce jour m¨ºme qui allait marquer le d¨¦but de la fin de la traite transatlantique des ¨ºtres humains.

L¡¯enl¨¨vement de 25 millions d¡¯Africaines et d¡¯Africains entre 1500 et 1900 a eu un impact consid¨¦rable sur le continent africain. Il s¡¯est agi d¡¯un crime contre l¡¯humanit¨¦.

Cette journ¨¦e du souvenir nous donne ¨¤ toutes et ¨¤ tous l¡¯occasion de prendre conscience du caract¨¨re profond¨¦ment honteux de la traite coloniale des esclaves, et de nous souvenir des millions de femmes et d¡¯hommes qui l¡¯ont subie. Elle nous donne ¨¦galement l¡¯occasion de rendre hommage au courage et ¨¤ la conviction morale de toutes celles et de tous ceux qui se sont battus pour abolir cette pratique honteuse.

Toutefois, accepter les injustices du pass¨¦ ne suffit pas : il nous faut ¨¦galement reconna?tre la cruaut¨¦ indicible qui persiste aujourd¡¯hui.

L¡¯esclavage moderne prend diverses formes ¨C telles que le travail forc¨¦ et l¡¯esclavage par ascendance, le recrutement sous la contrainte de main d¡¯?uvre enfantine et d¡¯enfants soldats, la traite des ¨ºtres humains et le commerce illicite du sexe.

On estime ¨¤ 5,7 millions le nombre d¡¯enfants qui sont victimes de pratiques de travail forc¨¦ et asservi, et ¨¤ 1,2 million le nombre d¡¯enfants qui sont victimes de la traite.

Quelque 300 000 enfants sont actuellement enfants soldats dans plus de 30 zones de conflit dans le monde.

L'Organisation internationale pour les migrations estime que chaque ann¨¦e, 700 000 femmes, filles, hommes et gar?ons font l'objet d'une traite transfrontali¨¨re, sont arrach¨¦s ¨¤ leur famille et ¨¤ leur foyer, et r¨¦duits en esclavage.

La traite s'accompagne de l'exploitation commerciale sexuelle d'enfants dont 1 million, essentiellement des filles, sont chaque ann¨¦e forc¨¦s de se prostituer. Ces filles sont vendues comme prostitu¨¦es ou ¨¤ des fins de pornographie infantile tant dans les pays d¨¦velopp¨¦s que dans les pays en d¨¦veloppement.

Si nous voulons, sinc¨¨rement, rendre hommage aux souffrances des esclaves, pour certaines qui ont entra?n¨¦ la mort, nous devons faire bien davantage pour prot¨¦ger et promouvoir les droits humains, la libert¨¦ et la dignit¨¦ de toutes les personnes, en particulier de celles qui continuent de souffrir, r¨¦duites en esclavage, sous l¡¯une ou l¡¯autre de ses formes modernes.

Suivant le principe fondamental pos¨¦ dans le premier article de la D¨¦claration universelle des droits de l¡¯homme, l¡¯article 4 ¨¦nonce :

? Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l¡¯esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. ?

Toutefois, la traite des personnes demeure un formidable d¨¦fi, m¨ºme au XXIe si¨¨cle. Elle repr¨¦sente une grave menace, ¨¤ la fois pour notre dignit¨¦ humaine et pour la s¨¦curit¨¦ des humains.

Le temps est venu de d¨¦clarer sans fard notre volont¨¦ politique de mettre un terme ¨¤ la traite des ¨ºtres humains. L¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale est particuli¨¨rement bien plac¨¦e pour accomplir cette t?che.

C¡¯est pourquoi j¡¯entends convoquer une r¨¦union sp¨¦ciale de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale sur la question de la traite des ¨ºtres humains le 3 juin.

Il nous faut sensibiliser le monde ¨¤ l¡¯¨¦tendue de ce probl¨¨me, promouvoir un partenariat international et envisager de quelle mani¨¨re le syst¨¨me des Nations Unies, en travaillant avec l¡¯ensemble des parties prenantes, peut s¡¯y attaquer au mieux.

Comme l¡¯a dit de mani¨¨re m¨¦morable Martin Luther King Jr., qui s¡¯est battu et a donn¨¦ sa vie pour les droits civiques,

? O¨´ qu¡¯elle r¨¨gne, l¡¯injustice compromet la justice partout ailleurs. Ce qui affecte l¡¯un de nous directement nous affecte tous indirectement. ?

Je vous remercie de votre attention.

 


Calendrier des ¨¦v¨¦nements

 

Mardi 25 mars ¨C C¨¦r¨¦monie solennelle

Le D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies, en collaboration avec les Repr¨¦sentants permanents du groupe des ambassadeurs de la Communaut¨¦ des Cara?bes et le groupe des ambassadeurs africains aupr¨¨s des Nations Unies, a organis¨¦ une c¨¦r¨¦monie de comm¨¦moration solennelle dans la salle de l¡¯ECOSOC de 10 heures ¨¤ 12 h 30. Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, Ban Ki-moon, fera une d¨¦claration, ainsi que le Pr¨¦sident de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale. M. Donald Payne, membre du Congr¨¨s am¨¦ricain, qui a d¨¦pos¨¦ un projet de loi relatif ¨¤ la comm¨¦moration du bicentenaire de l¡¯abolition de la traite transatlantique des esclaves aux ?tats-Unis, et M. Harry Belafonte, laur¨¦at d¡¯un Academy Award et militant des droits humains, prendront ¨¦galement la parole. Voir le programme

Ma?tre de c¨¦r¨¦monie : M. Kiyotaka Akasaka, Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint ¨¤ la communication et ¨¤ l'information, D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies 

  • Prestations par le Mangue Sylla Group et le City South Steel Band (Patrick Johnny Gomes, soliste)
  • S. E. M. Ban Ki-moon
  • Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯Organisation des Nations Unies
  • Message de S. E. M. Srgjan Kerim
  • Pr¨¦sident de la soixante-deuxi¨¨me session de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies
  • S. E. M. Augustine P. Mahiga
  • Repr¨¦sentant permanent de la R¨¦publique-Unie de Tanzanie, Pr¨¦sident de l¡¯Union africaine
  • M. Donald M. Payne
  • Repr¨¦sentant de la 10circonscription du New Jersey
  • S. E. Sir John Sawers
  • Repr¨¦sentant permanent du Royaume-Uni
  • Prestation par le City South Steel Band (Patrick Johnny Gomes, soliste)
  • S. E. M. Christopher Hackett
  • Repr¨¦sentant permanent de la Barbade, Pr¨¦sident du groupe de la Communaut¨¦ des Cara?bes (CARICOM)
  • S. E. M. Antonio Pedro Monteiro Lima
  • Repr¨¦sentant permanent de la R¨¦publique du Cap Vert, Pr¨¦sident de du groupe des ambassadeurs africains aupr¨¨s des Nations Unies  
  • S. E. M. Zalmay Khalilzad
  • Repr¨¦sentant permanent des ?tats-Unis
  • Prestation par le Mangue Sylla Group, avec chanteur de gospel
  • Intervenant principal : Harry Belafonte, acteur et militant connu, et ambassadeur de bonne volont¨¦ du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)
  • Prestations par le Mangue Sylla Group et le City South Steel Band

 

Mercredi 26 mars ¨C Inauguration de l¡¯exposition

Une exposition organis¨¦e par le D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies, en collaboration avec Amistad America Inc., le McKissick Museum de l¡¯Universit¨¦ de Caroline du Sud et le Schomburg Center for Research in Black Culture, sera inaugur¨¦e dans la Galerie nord-est du Hall des visiteurs mercredi 26 mars ¨¤ 18 heures. Il s¡¯agit d¡¯une exposition en deux parties :

? Le Passage du Milieu : Navires blancs/Cargaison noire ? ¨C La premi¨¨re partie se compose de dessins ex¨¦cut¨¦s par Tom Feelings au moyen de plusieurs techniques et supports ¨C d¨¦trempe, crayon, textile ¨C, qui rendent compte de l¡¯horreur de la destin¨¦e de ces millions d¡¯Africains arrach¨¦s ¨¤ leur vie en tant qu¡¯¨ºtres libres pour ¨ºtre export¨¦s vers un nouveau monde ¨¦tranger : le monde de l¡¯esclavage. L¡¯exposition comprend ¨¦galement trois sculptures du m¨ºme artiste.

? L¡¯Amistad : l¡¯histoire ? ¨C La seconde partie s¡¯articule autour d¡¯une maquette de l¡¯? Amistad ?, et raconte le moment o¨´, en 1839, des esclaves africains ont pris le contr?le de cette go¨¦lette du XIXsi¨¨cle et exig¨¦ d¡¯¨ºtre remmen¨¦s dans leur pays. C¡¯est ainsi que l¡¯? Amistad ? allait devenir l¡¯un des symboles du mouvement abolitionniste. En juin 2007, une r¨¦plique exacte grandeur nature de l¡¯? Amistad ? a fait voile vers le continent africain, larguant les amarres dans tous les ports de la c?te atlantique concern¨¦s par la traite transatlantique des esclaves, pour marquer le bicentenaire de l¡¯abolition de la traite des esclaves, lorsque la Grande-Bretagne et d¡¯autres nations impliqu¨¦es dans la traite des esclaves ont (bient?t suivies par les ?tats-Unis) sign¨¦ un trait¨¦ international interdisant cette pratique. Des photos de ce p¨¦riple contemporain seront ¨¦galement expos¨¦es.

 

Jeudi 27 mars ¨C S¨¦ance d¡¯information des organisations non gouvernementales

La section des ONG du D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies et le Bureau de l¡¯UNESCO Office ¨¤ New York organisent une s¨¦ance d¡¯information des organisations non gouvernementales sur le th¨¨me ? Souvenons-nous : rompre le silence concernant la traite transatlantique des esclaves ?, qui sera pr¨¦c¨¦d¨¦e de la premi¨¨re du documentaire ? Routes de l¡¯esclave : une vision globale ? de 10 heures ¨¤ 11 heures ¨¤ l¡¯Auditorium de la biblioth¨¨que Dag Hammarskj?ld.

Cet ¨¦v¨¨nement devrait ¨ºtre enregistr¨¦ en direct, et d¨¦butera par la projection en premi¨¨re du film novateur coproduit par Mme Sheila Walker, de 10 heures ¨¤ 11 heures, suivie d¡¯une rencontre avec la productrice, de 11 heures ¨¤ 11 h 30, qui permettra aux spectateurs d¡¯¨¦changer ¨¤ b?tons rompus avec elle.

Viendra ensuite, de 11 h 30 ¨¤ 13 heures, une table ronde ¨¤ laquelle participeront S. E. M. Raymond Wolfe, Repr¨¦sentant permanent de la Jama?que aupr¨¨s des Nations Unies ; S. E. Mme Karen Pierce, Repr¨¦sentante permanente adjointe du Royaume-Uni aupr¨¨s des Nations Unies ; M. Howard Dodson, directeur du Schomburg Center for Research in Black Culture, et M. William D. Payne, ancien membre de l¡¯assembl¨¦e l¨¦gislative de l¡¯?tat du New Jersey. Voir le PDF

Projection

10 heures ¨C 11 heures Premi¨¨re du film documentaire novateur intitul¨¦ ? Routes de l¡¯esclave : une vision globale ?

Rencontre avec la productrice

11 heures ¨C 11 h 30  Remarques de Sheila Walker, membre du Comit¨¦ scientifique international du projet ? La route de l¡¯esclave : r¨¦sistance, libert¨¦, h¨¦ritage ?

Table ronde

11 h 30 ¨C 13 heures

Animateur :

M. Eric Falt, directeur de la Division de la sensibilisation du public, D¨¦partement de la communication globale

Intervenants

S. E. M. Raymond Wolfe, Repr¨¦sentant permanent de la Jama?que aupr¨¨s des Nations Unies

S. E. Mme Karen Pierce, Repr¨¦sentante permanente adjointe du Royaume-Uni aupr¨¨s des Nations Unies

M. Howard Dodson, directeur du Schomburg Center for Research in Black Culture

M. William D. Payne, ancien membre de l¡¯assembl¨¦e l¨¦gislative de l¡¯?tat du New Jersey

Les repr¨¦sentants des ONG sont invit¨¦s ¨¤ prendre part au temps d¡¯¨¦change avec la productrice.

 

Vendredi 28 mars ¨C Vid¨¦oconf¨¦rence mondiale des ?tudiants

La premi¨¨re Vid¨¦oconf¨¦rence mondiale annuelle des ?tudiants se d¨¦roulera ¨¤ partir de l¡¯Auditorium de la biblioth¨¨que, au Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies, de 9 h 30 ¨¤ 13 heures ¨C ? Souvenons-nous : rompre le silence concernant la traite transatlantique des esclaves ?. En collaboration avec Amistad America Inc., le D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies invitera les jeunes ¨¤ se pencher sur la traite transatlantique des esclaves et sur les dangers du racisme et des pr¨¦judices.

Les ¨¦l¨¨ves ayant pris place ¨¤ bord de la r¨¦plique de la go¨¦lette l¡¯? Amistad ?, qui a repris la route de la traite transatlantique et larguera les amarres ¨¤ Sainte-Lucie le 26 mars, participeront ¨¤ la vid¨¦oconf¨¦rence. Les autres sites de la vid¨¦oconf¨¦rence se trouvent en Norv¨¨ge, au Canada, au Cap Vert, en Sierra Leone, au Royaume-Uni et au Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies. La vid¨¦oconf¨¦rence sera diffus¨¦e en int¨¦gralit¨¦ sur le site Internet cr¨¦¨¦ par l¡¯ONU, le Cyberschoolbus. Les centres de conf¨¦rence dans le monde sont encourag¨¦s ¨¤ participer en direct en envoyant au Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies, ¨¤ New York, des commentaires et des questions, ¨¤ partir de n¡¯importe quel ordinateur, tout au long de la vid¨¦oconf¨¦rence, au moyen du formulaire qui sera mis en ligne sur Cyberschoolbus.

 


    Fiche d¡¯information : L¡¯esclavage aujourd¡¯hui

     

    ? Nous devons nous rappeler que, aujourd¡¯hui encore, des millions d¡¯¨ºtres humains sont victimes de pratiques synonymes d¡¯esclavage ¡­ Malgr¨¦ tout ce que nous avons pu accomplir gr?ce aux campagnes que nous avons men¨¦es pour d¨¦fendre les droits humains, il nous reste encore beaucoup ¨¤ faire. ?

    Ban Ki-moon, Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯Organisation des Nations Unies

     

    Les formes modernes de l¡¯esclavage

    La premi¨¨re Journ¨¦e internationale annuelle de comm¨¦moration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves vient ¨¦galement nous rappeler que des formes contemporaines d'esclavage ¨C trafic de personnes, prostitution forc¨¦e, enfants soldats, travail forc¨¦ et asservi et utilisation des enfants dans le commerce international des stup¨¦fiants ¨C fleurissent encore aujourd'hui, en grande partie ¨¤ cause de la vuln¨¦rabilit¨¦ exacerb¨¦e par la pauvret¨¦, la discrimination et l'exclusion sociale.

    On estime ¨¤ plus de 250 000 le nombre d'enfants exploit¨¦s aujourd'hui comme enfants soldats dans une trentaine de zones de conflit dans le monde. Un grand nombre des filles enlev¨¦es et transform¨¦es en enfants soldats deviennent ¨¦galement des esclaves sexuelles.

    L'Organisation internationale pour les migrations estime que chaque ann¨¦e, 700 000 femmes, filles, hommes et gar?ons font l'objet d'une traite transfrontali¨¨re, sont arrach¨¦s ¨¤ leur famille et ¨¤ leur foyer, et r¨¦duits en esclavage.

    On estime ¨¤ 5,7 millions le nombre d'enfants soumis ¨¤ un travail forc¨¦ et asservi, ce qu'on appelle aussi servitude pour dettes, et ¨¤ 1,2 million le nombre d'enfants victimes de la traite.

    La traite s'accompagne de l'exploitation commerciale sexuelle d'enfants dont 1 million, essentiellement des filles, sont chaque ann¨¦e forc¨¦s de se prostituer. Ces filles sont vendues comme prostitu¨¦es ou ¨¤ des fins de pornographie infantile tant dans les pays d¨¦velopp¨¦s que dans les pays en d¨¦veloppement.

    ? Il est possible de faire des comparaisons, d¡¯¨¦chelle et de souffrance, d¨¦sesp¨¦r¨¦ment cr¨¦dibles, avec la traite transatlantique des Africaines et Africains, dans laquelle plus de 12 millions de personnes ont ¨¦t¨¦ embarqu¨¦es de force sur des navires faisant voile vers les Am¨¦riques, et ce pendant quatre-cents ans. ? notre grande honte, si les statistiques actuelles sont correctes, ¨¤ savoir que 700 000 personnes font l¡¯objet d¡¯une traite transfrontali¨¨re et sont r¨¦duites en esclavage chaque ann¨¦e, nous aurons ¨¦gal¨¦ ce nombre en ¨¤ peine vingt ans. ? ¨C Mme Ndioro Ndiaye, Directrice g¨¦n¨¦rale adjointe de l¡¯Organisation internationale pour les migrations

    C'est ¨¤ nous tous qu'il incombe de rem¨¦dier aux causes profondes de l'esclavage, d'aider et de prot¨¦ger ses victimes et de veiller ¨¤ punir ceux qui perp¨¦tuent cette pratique.

    Sources:

    • Organisation internationale du Travail,
       (2006) 
    •  (5 March 2007)