Lors de la première vague de la pandémie mondiale de COVID-19 en 2020, la République de Corée a subi une violente flambée des cas. Face au nombre croissant d'infections, des tests rapides et massifs ainsi que des mesures de confinement se sont révélés nécessaires. Afin de réaliser une avancée qui permettrait d’apaiser les inquiétudes des autorités comme de la population, il était inévitable de renforcer les capacités de diagnostic et d’isoler les personnes infectées dans un souci de réduire le taux de létalité en attendant un vaccin.

? la lumière des expériences passées face à d'autres maladies respiratoires à l’image du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), diverses mesures ont été prises, et tous les efforts ont été déployés pour mettre un point final à la crise. Parmi les deux méthodes de diagnostic en cours de développement, la RT-PCR (de l’anglais Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction ou réaction de polymérase en chaine par transcriptase inverse) a été retenue. Il s’agit aujourd’hui de la méthode la plus couramment utilisée pour déceler la COVID-19.

Mais en réalité, le délai de quelques heures nécessaire à la RT-PCR pour détecter les virus peut s’avérer très problématique quant à la prise de mesures immédiates. Il existe d'autres technologies nouvelles d'amplification d'acide nucléique isotherme permettant de raccourcir les délais, mais elles demeurent en attente de validation clinique et posent des problèmes d'approvisionnement. ? la recherche d'une solution efficace, une équipe de l’, institution sud-coréenne membre de l'UNAI, a développé une technologie Point-of-Care (POC) utilisable sur le lieu de soins appelée ??nanoPCR??, capable de détecter avec précision les virus en 17?minutes à l'aide de nanomatériaux.

L'équipe dirigée par le professeur Cheon Jinwoo et Lee Jaehyun de l'équipe de recherche nanomédicale de l' (Institute for Basic Science - IBS), ainsi que Lee Hakho de la Faculté de Médecine de l’Université de Harvard, ont uni leurs efforts et leurs connaissances étendues ainsi que leur expertise scientifique dans le cadre de l’élaboration de ce procédé innovant pour contrer le virus à l’origine d’une pandémie aux répercussions socio-économiques graves partout dans le monde malgré la mise au point de plusieurs vaccins. Plus les jours passent, plus il devient urgent de pouvoir disposer d'une méthode à la fois rapide et sans faille pour dépister le virus.

Selon une récente? de l', ??la pandémie de COVID-19 a placé une pression considérable sur l'infrastructure de laboratoire et a nécessité un renforcement rapide et sans précédent de la capacité de test pour son agent pathogène, le SRAS-CoV-2, à tous les niveaux du système de santé. Plus récemment, l'identification de variants porteurs de mutations susceptibles d’entra?ner des changements phénotypiques, classés comme variants d'intérêt ou variants préoccupants, a montré que la détection du SRAS-CoV-2 demeurait une étape essentielle de la stratégie mondiale déployée pour contenir la COVID-19.??

Dans cette optique, la nouvelle méthode de test a été mise au point à partir de l’application à la PCR de la manipulation de la nanoparticule magnétoplasmonique (de l’anglais Magneto Plasmonic Nanoparticle, MPN), composée de matériaux magnétiques et plasmoniques. La force magnétique sépare les échantillons pour en extraire les particules virales tandis que la force plasmonique l'amplifie pour faciliter la détection immédiate. Cette double fonction de la MPN permet ainsi d’obtenir un diagnostic précis moyennant le prélèvement d’une très petite quantité de matériel génétique.

Dans le cadre d’un essai clinique mettant en ?uvre la nanoPCR, les résultats du prélèvement réalisé sur un patient ont pu être obtenus en 17?minutes seulement. Au cours de l’analyse méticuleuse du taux d'infection effectuée sur 150?personnes, le test a démontré une sensibilité et une spécificité égales à celles de la RT-PCR classique, soit environ 99?%. De plus, gr?ce à un système de grande roue tournante permettant de chauffer à la lumière laser plusieurs échantillons à la fois, il est possible d’accro?tre le débit analytique global. La nanoPCR est également une technologie compacte et légère (15 x 15 x 18,5?cm, 3?kg), ce qui la rend facilement transportable sur le terrain.

Le professeur Cheon explique que la mise au point de cette technologie a été possible ??en perfectionnant et en miniaturisant le fonctionnement de la PCR existante??. ??Nous pensons que cet outil sera utile à l’avenir pour diagnostiquer diverses maladies virales en plus de la COVID-19??, a-t-il ajouté. Ce travail de recherche en particulier constituera un apport considérable en matière de rapidité des tests dans le cadre de la prévention de la COVID-19 au cours d’une situation épidémique impliquant la présence de variants. Cette méthode de nanoPCR a été con?ue dans un souci d’obtenir une sensibilité et une spécificité équivalentes à celles de la technologie RT-PCR actuelle.

Il s’agit là d’un nouvel exemple illustrant le caractère déterminant de la mobilisation des établissements d'enseignement supérieur du monde entier dans la lutte contre cette pandémie planétaire, non seulement du point de vue de la mise en ?uvre de leur vision en matière de responsabilité sociale et intellectuelle, mais aussi dans le cadre du , et en particulier l’Objectif?3?: Bonne santé et bien-être.