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Donner de l’espoir aux enfants autistes

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Donner de l’espoir aux enfants autistes

Échanger informations et expĂ©riences pour accompagner les familles
Stephen Ndegwa
Afrique Renouveau: 
7 Août 2019
Child with autism spectrum disorder learning to improve her speech and pronunciation in an autism rehabilitation facility in Tanzania.          Panos / Dieter Telemans
Panos / Dieter Telemans
Souffrant des troubles du spectre de l’autisme, il apprend à parler dans un centre de traitement en Tanzanie.

Le trouble du spectre de l’autisme– une dĂ©ficience affectant les capacitĂ©s d’une personne Ă  communiquer et Ă  interagir – peut ĂȘtre un lourd fardeau pour des parents vivant dans des pays, tel que le Kenya, oĂč les informations sont peu accessibles.

IdentifiĂ© il y a 70 ans, ce trouble d’abord nommĂ©

« autisme » est aujourd’hui appelĂ© troubles du spectre autistique (TSA) pour englober un spectre plus large de dĂ©ficiences et de difficultĂ©s  d’interaction sociale.

Les troubles autistes incluent l’autisme infantile, le syndrome d’Asperger et le trouble envahissant du dĂ©veloppement. Au Kenya oĂč les enfants Ă©taient assignĂ©s Ă  rĂ©sidence et les adultes internĂ©s dans des asiles, l’autisme fut un temps associĂ© Ă  de la maladie mentale, aux malĂ©dictions ou Ă  la sorcellerie.

Heureusement, la situation évolue grùce à une meilleure connaissance des spécificités de ce trouble et  aux familles qui partagent leurs expériences.

Il n’existe pas de statistiques officielles sur l’autisme au Kenya , mais la SociĂ©tĂ© kĂ©nyane de l’autisme (ASK), un regroupement de parents crĂ©Ă©e en 2013, estime qu’un enfant sur 25 serait concernĂ©, soit un taux supĂ©rieur en 2018 Ă  la moyenne mondiale d’un enfant sur 160 (moins de 1%), selon  l’Organisation mondiale de la santĂ©.

Nombre des parents sont rĂ©duits Ă  chercher de l’aide dans la masse d’informations des recherches mĂ©dicales ou des mĂ©dias.

Les parents

Alice Mundia, comme beaucoup de parents, ignorait tout de ce trouble lorsque son fils fut diagnostiquĂ© en 2004  « J’avais un peu entendu parler de l’autisme mais je n’avais jamais imaginĂ© que cela concernerait un jour l’un de mes enfants », raconte-t-elle.

“Au Kenya, il n’y a pas d’équipements de diagnostic et pas de directives sur les traitements ou les interventions, ce qui fait que les parents doivent prendre des dĂ©cisions Ă  l’aveugle », explique Mme Mundia. Un ergothĂ©rapeute lui avait recommandĂ© un traitement par intĂ©gration sensorielle et des sĂ©ances d’orthophonie.

Pour mieux s’informer, Mme Mundia est devenue bĂ©nĂ©vole auprĂšs d’ASK. En 2014, elle a contribuĂ© Ă  la mise en place de la sociĂ©tĂ© des autres talentueux du Kenya, un groupe de soutien psychologique pour les parents dont les membres partagent leurs expĂ©riences sur les rĂ©seaux sociaux.

A Esther Njeri Mungui, les mĂ©decins ont expliquĂ© que la durĂ©e de son accouchement due Ă  des complications avait pu causer une anoxie (manque d’oxygĂšne) et provoquer l’autisme de son fils, maintenant ĂągĂ© de 14 ans.

Croyant Ă  tort que l’autisme se soignait, elle ne s’était pas trop inquiĂ©tĂ©e Ă  l’abord.  Elle alla sur Internet pour en savoir davantage.

“Comme d’autres enfants autistes, mon fils a des retards de dĂ©veloppement. Il n’a marchĂ© qu’à 18 mois, n’a pas parlĂ© avant 3 ans et Ă©tait hyperactif », se rappelle Mme Mungui.

N’ayant pas accĂšs Ă  des Ă©tablissements d’éducation adaptĂ©s, Mme Mungui a prĂ©fĂ©ré  scolariser son fils Ă  la maison. Cette expĂ©rience l’a incitĂ©e Ă  crĂ©er en 2014 Ă  Nairobi le centre Lovewins qui accueille actuellement 16 Ă©lĂšves.

Nombre d’enfants souffrant de TSA font de belles carriĂšres dans les arts ou les mathĂ©matiques. Le fils Mungui est un musicien talentueux qui passera cette annĂ©e son diplĂŽme de premier cycle.

A 15 ans, Nana Yaa est mannequin. Sa mĂšre et mentor, Mary Amoah Kuffour, membre de DTSK et fondatrice de la Fondation Klicks Africa basĂ©e Ă  Accra au Ghana, explique qu’elle la situation s’est amĂ©liorĂ©e quand elle a Ă©tĂ© capable d’apprĂ©cier la singularitĂ© de sa fille.

Elle a crĂ©Ă© une page Facebook “Ma rencontre avec l’autisme” pour parler de ses talents de mannequin. Selon Mme Mundia, les enfants autistes sont uniques et les parents doivent accepter cette singularitĂ©.

Interventions précoces

Les Ă©tudes montrent qu’un diagnostic et un traitement prĂ©coces ont plus de chances d’avoir des effets positifs Ă  long terme sur les symptĂŽmes et aptitudes futures des enfants. Il est parfois possible de diagnostiquer le trouble chez les enfants de moins de deux ans. C’est Ă  cet Ăąge ou un peu avant que certains enfants autistes dont le dĂ©veloppement semblait normal commence Ă  rĂ©gresser.   

« GrĂące Ă  une alimentation appropriĂ©e, Ă  l’intĂ©gration sensorielle et aux interventions biomĂ©dicales, nous avons fait d’importants progrĂšs », explique Mme Kuffour parlant de sa fille.

Pour les enfants souffrant de TSA et autres troubles du dĂ©veloppement, il existe le programme Son-Rise et l’analyse comportementale appliquĂ©e, une thĂ©rapie qui vise Ă  l’amĂ©lioration de certaines capacitĂ©s comme la communication, les interactions sociales et les Ă©tudes. Cette thĂ©rapie n’est pas reconnue internationalement.

Au Kenya, plusieurs associations dĂ©diĂ©es organisent rĂ©guliĂšrement des sĂ©minaires et des ateliers sur la santĂ© et l’alimentation, la sexualitĂ©, les interventions prĂ©coces, le droit et les impĂŽts. Des rĂ©unions de parents et des activitĂ©s sportives sont aussi des occasions de discuter.

Des organisations comme DTSK font pression sur le gouvernement kenyan pour qu’il propose un cursus scolaire adaptĂ© aux autistes afin de leur donner accĂšs au marchĂ© de l’emploi et amĂ©liorer leur intĂ©gration.

Au Kenya, le Centre de soutien pour l’autisme (ASCK) aide les personnes touchĂ©es ainsi que leurs familles Ă  avoir accĂšs Ă  l’éducation, aux thĂ©rapies et Ă  des conseils.      

L’ASCK coordonne plusieurs programmes destinĂ©s aux jeunes autistes, afin d’amĂ©liorer leurs interaction sociale et leur formation professionnelle. Elle publie, chaque mois, une lettre d’information qui contient des articles utiles et des conseils santĂ© .

En dĂ©cembre 2007, l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU a fait du 2 avril, la journĂ©e mondiale de la sensibilisation Ă  l’autisme et appelĂ© les États membres Ă  amĂ©liorer la connaissance et la prise en compte de ce trouble. Les organisations de dĂ©fense des droits de l’Homme saisissent cette opportunitĂ© pour diffuser  les derniĂšres avancĂ©es et recherches en la matiĂšre . En 2019, le thĂšme de cette journĂ©e fut « Technologies d’assistance, participation active». Il est Ă  espĂ©rer que ces efforts parmi tant d’autres  allĂšgent la souffrance des personnes autistes.    

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